Le biomimétisme touche de très nombreux domaines. Janine Benyus en dénombre 6 (l'agriculture, les matériaux, l'énergie, la médecine, les mathématiques, la gestion) et décrit les recherches de quelques pionniers dans ces domaines.
Source : Introduction au biomimétisme, Janine Benyus, Etopia, 2005 [p.3]
A ces domaines peuvent être ajoutés la chimie, l'architecture, les transports, la mécanique, l'organisation, les TIC... Dans son analyse stratégique et conjoncturelle, NewCorp Conseil souligne le potentiel multisectoriel du biomimétisme (#6). Tandis que dans son étude de 2018, le Ceebios note que presque tous les secteurs d'activité industriels sont concernés :
L'interdisciplinarité au cœur de l'approche biomimétique
"Le biomimétisme est une approche fondamentalement interdisciplinaire, transversale, multiculturelle, qui valorise les échanges, les télescopages, les réflexions partagées."
NewCorp Conseil
Selon Gilles Bœuf, la démarche biomimétique n'est pas une nouvelle science, ou une nouvelle discipline, "mais plutôt une méthodologie ou mieux une approche transversale [...], applicable dans nombre de domaines scientifiques et techniques".
Ainsi, les spécialistes insistent sur l'importance de "faire dialoguer" les disciplines, issues de la biologie d'une part, et de la l'ingénierie, de la chimie, du design ou encore de l’architecture d'autre part.
Source : Biomimétisme : s'inspirer de la nature pour rendre l'innovation plus soutenable, Gilles Bœuf, The Conversation, 31 octobre 2017
Le biomimétisme tient une place de choix dans l'architecture. Structures performantes, résistantes et économes en matériaux, bâtiments durables conçus comme des organismes vivants, design et beauté des formes... le vivant est une formidable source d'inspiration pour la conception et la réalisation de bâtis plus durables et responsables.
Parmi les pionniers en matière de bio-inspiration pour l'allègement des structures et l'optimisation des formes, citons:
La célèbre Tour Gherkin, construite par Foster & Partner’s à Londres est également un exemple d'architecture biomimétique, inspirée du squelette des éponges de mer, composé de fibres de verre.
Autre exemple, l'entreprise X-TU architects a conçu, en collaboration avec l'université de Nantes et Algosources Technologies un concept de culture de micro-algues permettant de réguler la température des bâtiments.
Inspiré des termitières, l'Eastgate Building à Harare au Zimbabwe, conçu par l'architecte Mick Pearce, abrite un système de ventilation passif particulièrement efficace.
En Allemagne, les universités de Stuttgart, Fribourg et Tübingen se sont fédérées au sein d'un centre d'excellence, où a notamment été conçu le pavillon météo-sensitif HydroSkin, créé à partir de l’effet "pomme de pin".
L’Euplectella aspergillum, plus communément appelée Corbeille de fleurs de Vénus, est constitué de multiples couches de verre formant un squelette très résistant.
Pour aller plus loin :
Quand la nature inspire les architectes, GA Smart Building, 13 avril 2018
Architecture bio-inspirée : vers la conception d'habitats régénératifs, Kalina Raskin et Estelle Cruz, Pierre d'Angle, juillet 2017
Biomimétisme en architecture : état, méthodes et outils, Natasha Chayaamor-Heil et al., Les cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère, 2018
Vers la ville biomimétique
"Une ville résiliente a la capacité de se réorganiser pour se restructurer après une perturbation. Elle est autonome et économe énergétiquement, pratique la diversité et consomme localement."
Dossier de presse de l'exposition "Ville biomimétique, Ville de demain", Vélizy-Villacoublay, mai 2014
Certains architectes, comme Luc Schuiten ou Vincent Callebaut, vont jusqu'à imaginer des villes entièrement pensées et construites selon les principes du biomimétisme.
Les cités fertiles de Vincent Callebaut, les cités végétales de Luc Schuiten ou encore la ville forêt conceptualisée par
Braungart et McDonough sont des villes biomimétiques imitant les écosystèmes naturels.
Pour aller plus loin :
Dossier de presse de l'exposition "Ville biomimétique, Ville de demain", Vélizy-Villacoublay, mai 2014
Penser la ville de demain : résiliente, autonome et vivante grâce au biomimétisme, Notre planète info, 6 décembre 2016